Promesses briséesLa dépossession des Canadiens japonais

Nikkei

Ressource numérique PARCOURS

Aya Suzuki : Indignation

Box 48,
Slocan City, C.-B.

18 janvier 1944

P.H. Russell
Vancouver, C.-B.

Monsieur,

J’accuse réception de votre lettre de troisième instance.

Je ne veux pas paraître impoli et ce n’est pas mon intention, mais je voudrais vous présenter les faits en ce qui a trait au retard des signatures pour ce cas jusqu’à ce que l’appel en cours soit réglé.

Avant de quitter Vancouver, vos hommes nous ont dit que ce processus était pour nous protéger et avec votre garantie, nous avons confié nos entreprises à nos agents locaux, en qui nous avions confiance, car vous aviez promis que si et quand ils s’avéreraient fiables, ils seraient en mesure de faire affaire directement avec nous. Mais, maintenant vous dites que, selon Ottawa, cette terre a été vendue.

Vous êtes allés à l’encontre de nos vœux et sans même nous consulter. Comme tout citoyen du Canada aurait eu droit de consentement ou de refus, et aussi longtemps que nous ne perturbons pas la production, je crois, devant Dieu, que nous avons le droit de contester. Après tout, pour quelle raison nous (Canada) battons-nous ? Non pas pour que le même traitement que les nazis ont fait subir aux Juifs soit effectué ici dans notre propre pays, mais pour que les citoyens canadiens soient libres d’exercer leurs droits et de contribuer à l’amélioration de notre pays natal.

Cela peut sembler comme si nous ne voulons pas coopérer, mais nous devons défendre nos droits. Je suis certain que vous comprendriez si vous vous mettiez dans notre position.

J’espère que le tout sera réglé bientôt,

Sincèrement vôtre,
« Aya SUZUKI » – #08121

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